vendredi 28 mai 2010

Les dilemmes de l'aficion nîmoise


Le constat est accablant : il n’y a pas de toros à Nîmes. Du moins, pas ce qui s’appelle de vrais toros. Au sein de l’aficion nîmoise nombreux sont ceux qui ne s’y retrouvent pas et tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps déjà. Et parmi eux, des toreristes aussi, qui ne peuvent se satisfaire d’un toreo sans lidia, d’une faena de beaux gestes sans émotion, n’en déplaise à ceux qui se gargarisent des succès d’une tauromachie qui escamote trop souvent l’essence même de la Fiesta Brava, et d'un marketing qui attire un public béat rassasié de trophées  réclamés depuis le callejón. De ce point de vue, la place nîmoise est sans doute la première du « cosmos », sauf que, s'agissant de toros, elle n’est plus vraiment digne d’une arène de 1ère catégorie.
Lors de la récente compétition pour obtenir sa reconduction à la direction des arènes pour cinq années supplémentaires, l’empresa avait piteusement reconnu que le niveau des toros « avait trop baissé ». Et pressée par son concurrent, elle avait fait des promesses… Instruite de ses méthodes et de sa vision de la corrida, l’aficion nîmoise n’a pas vraiment cru la parole du «prophète». Et si on en juge par la présentation et le comportement des toros lors de la dernière Feria de Pentecôte, elle avait raison, diablement raison. A une ou deux exceptions près, des paillettes : oui, des toros : non !  De là, à perdre sa foi… pas question !  Il y a d’autres lieux où on peut encore vivre sa passion en voyant du toro. Et de plus en plus nombreux chaque année, des aficionados nîmois méprisés dont on ne veut plus dans leur amphithéâtre prennent à mi-feria leur bâton de pèlerin et voyagent en terres taurines, en quête de salut.

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